23 Mars 2016
En 2015, Sanofi, fleuron de l 'industrie pharmaceutique française (5eme
groupe pharmaceutique mondial), a réalisé un chiffre d'affaire de 37
milliards d'euros et un bénéfice net de 7,371 milliards d'euros (en hausse
de 7,7%) selon les derniers chiffres du groupe publiés en février 2016.
Premiers bénéficiaires de ces beaux résultats, les actionnaires vont
percevoir un dividende de 2,93 euros par action. Ce sont ainsi 3,8 milliards
d'euros qui leur seront distribués, cela représente 51 % du bénéfice net du
groupe de la Big-Pharma. Un chiffre en augmentation pour « la 22e année
consécutive », s'est même venté la multinationale. En parallèle, le groupe a
annoncé la suppression de 600 postes en France cette année et 1100 dans le
monde.
Entre 2004 et 2014 le budget de recherche / développement de Sanofi est
ainsi passé de 17% à 14%. Par ailleurs, en France (sur les différents sites
de Sanofi) il y avait 6212 salariés en CDI dans la recherche pharmaceutique
en 2009 et il en reste 4237 en janvier 2015 (soit une perte nette d'environ
2000 postes).
En France, les dépenses de recherche-développement s'élèvent à 2,2 milliards
d'euros. Ce chiffre est à comparer aux 3,7 milliards d'euros de dividendes
versés aux actionnaires en 2013 sans compter les 1,8 milliards d'euros de
rachat d'actions.
Or, selon les organisations syndicales de Sanofi, la totalité des crédits
d'impôts (CIR crédit d'impôt recherche-, CICE crédit d'impôt pour la
compétitivité et l'emploi-, crédit d'impôt famille, apprentissage) perçus
par la multinationale sont passés de 70 ME en 2007 à 153 ME en 2015.
Ce détournement d'argent public par Sanofi est indécent. La multinationale
de la Big-pharma perçoit des millions d'euros de crédit d'impôt recherche
alors que des sites entiers de recherche sont fermés et que sur les 5
dernières années 30% de son personnel de recherche a été supprimé. Le crédit
d?impôt recherche est censé promouvoir l?emploi scientifique et l'innovation
dans les entreprises installées en France.
Ce racket légal permet au lobby pharmaceutique d'asseoir définitivement son
influence et sa « capture scientifique et réglementaire » en usurpant le
pouvoir démocratique et en provoquant le désintérêt des citoyens. Aussi, tel
un « Dracula économique » ne pouvant vivre à la lumière, il se développe
dans l'ombre, dans l'opacité.
L'objectif premier de notre mobilisation est donc, en faisant la lumière sur
une politique du médicament en perdition de toute maîtrise publique, de
lancer une riposte citoyenne pour une réappropriation de notre politique de
santé et plus généralement de nos Biens Communs.
Il est vrai que le secteur pharmaceutique est de très loin la première
industrie mondiale en terme de bénéfices exprimés en pourcentage du chiffre
d'affaires avec une moyenne de 20% et que ce monstre possède un atout
considérable par rapport aux autres secteurs marchands : celui de jouer sur
la peur et de jouer à faire peur en étant maître de notre santé.
Le médicament est aujourd'hui sur la sellette avec la multiplication des
scandales ayant causé des milliers de morts ces dernières années : le
Médiator (plus de 1300 morts), le Vioxx (au moins 35 000 morts), les
statines pouvant provoquer de lourdes pathologies (myopathies, cataractes,
insuffisance rénale), l'antidiabétique Actos (pouvant provoquer cancers de
la vessie et hépatites), les pilules contraceptives, les antitabacs Champix
et Zyban. Ces médicaments toxiques doivent être complétés par la liste des
médicaments inutiles concoctée par Bernard Debré et Philippe Even. Ceux-ci
estiment que le marché du médicament est un grand 4/4 composé de 25% de
médicaments indispensables, de 25% de médicaments parfois utiles, de 25% de
médicaments seulement occasionnellement utiles et enfin de 25% de
médicaments totalement inefficaces et parfois dangereux.
Chaque année en Europe on estime à 200 000 le nombre de morts liés à des
accidents médicamenteux. En France, le chiffre officiel est de 20 000 morts
par an identifiés auxquels il convient sûrement d'en rajouter 10 000 non
recensés du fait des carences de notre système de pharmacovigilance. Cela
représente plus de victimes que les victimes des accidents de la route.
La politique du médicament est en grande partie responsable du déficit
structurel de la Sécurité sociale avec des dépenses qui culminent à 34
milliards d'euros. Les baisses de prix annoncées sont dérisoires et les
déremboursements sont contrebalancés par l?introduction de nouveaux faux
médicaments chers et inutiles dont la plupart sont en ASMR 5 (sans aucune
plus-value thérapeutique).
L'Italie offre les mêmes garanties sanitaires pour une dépense en matière de
médicaments n'atteignant que 18 milliards d'euros. Les causes de cette
inflation du coût du médicament sont connues : opacité des instances de
fixation du prix ; sur-prescription médicamenteuse et sous prescription des
génériques ; foisonnement de conflits d'intérêts entre l'industrie
pharmaceutique, les médecins, les politiques et haut-fonctionnaires.
Il est temps que notre République sapée par la généralisation des conflits
d'intérêts et de la corruption se ressaisisse et réponde au lobbying
institutionnel des multinationales et à la faiblesse des moyens de contrôle
démocratique dans l?exécution des politiques de santé publique.
Notre action est un cri d'alarme nourrit du secret espoir d'un sursaut de
l?ensemble des acteurs pour que les laboratoires retrouvent leur juste
fonction : celle de guérir et non de nourrir exclusivement et abusivement
ses actionnaires en inventant de fausses maladies, de faux malades et de
faux remèdes.
Contact presse : Sébastien Barles 06 75 00 63 31
Note chiffres clés livre
- Dépenses médicaments France = nous sommes passés de 5 milliards
d'euros en 1980 à 35 milliards en 2010 !
- 34 milliards d?euros par an / Italie = 18 milliards
Plavix =
Lucentis = 602 euros HT en Italie / 877 euros HT en France
Lantus = 53 euros / 63 euros
Gardasil = 70 euros / 122 euros
- Réductions budgétaires drastiques dans l'hôpital = 1 milliard en
2015 avec une dette cumulée de 30 milliards d?euros
- Médicaments = 200 utiles sur 2000 commercialisés ; 100 dangereux et
inutiles remboursés pour 75% d?entre eux
- Sur-prescription : ordonnance en moyenne de 7 médicaments soit 4
comprimés par jour et par français soit une fois et demie supérieure à celle
de nos voisins
532 euros par hab pour les produits de santé en France
345 euros pour les PB
370 euros pour la Suède
- Génériques = 30 à 50% plus chers que nos voisins
POIDS FINANCIER BIG_PHARMA
- L'industrie pharma pèse 2000 milliards de dollars de capitalisation
boursière, plus de 600 milliards de CA et 120 milliards de bénéfices annuels
- Taux de profit supérieurs à 20% pour les grands labos (30% en 2010)
Sanofi = 6,7 milliards de profit (bénéfice net) en 2013
Pfizer = 22 milliards de dollars (+51% en 2013)
- = premier financeur des campagnes américaines
- annonce fallacieuse de 20% du CA en recherche alors qu'en fait elle
ne réinjecte que de 1 à 5%
- des golden hello colossaux ex Brandicourt = 4 millions d?euros
DEFICIT DE LA SECU
- déficit branche maladie = 7,2 milliards d'euros en 2015 selon les
dernières sources
- déficit toute branche prévu fin 2015 = 13 milliards d'euros
- médocs remboursés = 75% des ventes
NOMBRE DE VICTIMES
Scandales sanitaires = nombres de victimes
Vioxx = 35 000 morts
Mediator = 1300
Avandia = 83 000 infarctus
Sang contaminé = 297 à 315 transfusés ou hémophiles contaminés
- accidents médicamenteux = 200 000 morts chaque année en Europe et 20 000
en France + 10 000 non recensés faille de notre pharmacovigilance- = bcp
plus que les accidents de la route 34000 en europe et 3300 en France
CONDAMNATION IND PHARMA
- ex aux EU de GSK condamné à 3 milliards d'amende pour la promotion
de son Deroxat, Zyban et Avandia hors AMM
- UE : entente Roche Novartis sur le Lucentis + condamnation Lundbeck
à 93 ME pour rétribution de génériqueurs afin de retarder la mise sur le
marché de versions génériques de l?antidépresseur Seropram
- France : Sanofi condamné en 2013 pour frein à la prescription du
générique du Plavix
- Italie : Novartis et Roche condamnés à verser 182 ME pour leur
entente sur le Lucentis
EMPLOIS IND PHARMA
- 100 000 employés dans l'ind pharma en France (-2000 postes par an
selon le LEEM) / ind pétrole = 220 000 employés
- Sanofi = 28 000 salariés en France
Budget RD passé entre 2004 et 2014 de 17 à 14% = 2,2 milliards
d'euros
Dividendes versés aux actionnaires = 3,7 milliards d?euros en 2013
Nb salariés en CDI dans la recherche = -2000 postes entre 2009 et
2015
- Cadeaux fiscaux = somme cumulée Crédit impôt recherche et crédit
d'impôt pour la compétitivité et l'emploi = 70 ME en 2007 / 150 ME en 2013
- Aide publique européenne = 1,6 milliards d?euros pour la prochaine
décennie (IMI)
LE COUT EXORBITANT DES NOUVEAUX MEDICAMENTS
- Sovaldi = 488 euros ht le comprimé ; traitement de 12 semaines = 41
000 euros HT. Coût de fabrication = 100 euros pour le traitement complet
- 56 médicaments coutent plus de 1650 euros la boîte / 70% sont des
traitements anticancer
VACCINS = nouveau jackpot
- CA vaccins = 6 milliards d?euros en 2006 ; 20 milliards en 2012 et
42 milliards prévus fin 2016
- DTP = 6,54 euros en 2008 / de 15 à 40 euros auj
LA FORMATION DES MEDECINS
- l'IGAS estime que les pouvoirs publics injectent chaque année
environ 75 millions d?euros dans la formation médicale des médecins quand
l'industrie la finance à hauteur de 300 à 600 millions d?euros. Le rapport
Lemorton va plus loin indiquant que 98% des formations initiale et continue
sont financées par les firmes pharmaceutiques.
L'INFLUENCE SUR LES MEDECINS
- Selon l'association Regards Citoyens, les labos ont dépensé 245
millions d'euros en cadeaux aux médecins entre 2012 et 2014
- Il reste 17 000 visiteurs médicaux en France pour 200 000 médecins
environ selon les sources du LEEM. Sanofi en salarie 1900 à lui seul
L'INFLUENCE SUR LES ASSOCIATIONS DE PATIENTS
- selon la HAS, 5,3 ME ont été versés en 2013 à 333 asso de patients et de
malades